Place des femmes sur le marché du travail

Malgré des acquis incontestables,

encore des iniquités significatives et persistantes!

La problématique de l’accès et du maintien des femmes en l’emploi n’est ni résolue, ni révolue. En effet, l’augmentation importante du nombre de femmes sur le marché du travail depuis les dernières décennies ne signifie pas pour autant qu’elles bénéficient d’une amélioration substantielle de leurs conditions de vie.

En intégrant le marché du travail, bon nombre de femmes se confrontent toujours à la pauvreté, et ce, pour plusieurs raisons :

  1. salaire moindre que celui des hommes: en 2015, le revenu annuel des femmes est de 25% de moins que celui des hommes;
  2. précarité accrue des emplois avec la transformation du marché du travail qui crée une augmentation du travail à temps partiel, majoritairement féminin, et du travail autonome;
  3. concentration des femmes dans les métiers traditionnellement féminins (homogénéité professionnelle), métiers moins payants que ceux traditionnellement occupés par les hommes;
  4. conciliation travail-famille-étude qui reste l’apanage des femmes encore en 2016: l’arrivée des enfants amènent plusieurs difficultés pour les femmes sur le marché du travail, et ce, malgré les programmes gouvernementaux de garderie et d’assurance parentale;
  5. accès difficile, ou impossible, aux prestations de l’Assurance-emploi pour les femmes travaillant à temps partiel ou de façon saisonnière;
  6. discrimination systémique à l’égard des femmes de la part des employeurs mais aussi des travailleurs qui n’acceptent pas encore que les femmes puissent intégrer l’ensemble des champs de formation et des professions disponibles.

Tel que démontré dans l’analyse statistique réalisée par le Comité consultatif Femmes,  «Les femmes et le marché du travail au Québec : Portrait statistique» (2016), le fait d’être une femme constitue encore un facteur déterminant des conditions socio-économiques dans lesquelles les personnes se trouvent, toutes catégories d’âge confondues.

Qu’il s’agisse du type d’emploi occupé et des avantages qu’il recouvre, du salaire, de la source des revenus ou du rapport à la pauvreté, l’égalité «de fait» entre les femmes et les hommes n’est pas encore gagnée. Pour cela, il aurait fallu que l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail, depuis quelques décennies, soit accompagnée d’une transformation sociale majeure, particulièrement en ce qui concerne le marché du travail dans son organisation et ses conditions de travail.

Le contexte actuel pose avec acuité le problème de la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle, incluant les études. Bien que difficile à atteindre, cette conciliation demeure un objectif qui représente toujours un défi de taille pour la société québécoise. Par ailleurs, pour modifier en profondeur la société et le marché du travail, il faut s’assurer d’une pleine participation des femmes dans toutes les instances décisionnelles.